L’autoproduction de nos plants maraîchers

C’est officiel : si les échalotes sont plantées, c’est sûr, une nouvelle saison démarre ! Le mois de février signe toujours l’arrivée d’une saison neuve, toute naissante. Notre petite pépinière reprend du service et y sont déjà logés au chaud et en train de germer : des courgettes, des tomates, des poireaux, des laitues, etc.

Pour nous c’est une étape importante car nous avons fait le choix de produire 100% de nos plants de légumes. Ainsi, nous faisons venir sur notre ferme des graines et elles en ressortent, quelques semaines ou mois plus tard, sous forme de légumes frais ou transformer par lacto-fermentation pour les choux.

Choisir de produire ses propres plants de légumes

De nombreux producteurs horticoles sont présents sur la région. La production de plant requière un savoir-faire spécifique, un peu de matériel et peut s’avérer gourmand en temps. Alors pourquoi les produire nous-même ?

D’abord parce qu’Anne-Gaëlle a une formation et une expérience suffisante en production horticole pour avoir mettre en place et suivre un atelier horticole.

Ensuite, il y a du matériel horticole que nous avons pu récupérer en Anjou (fief de la culture horticole) et qui nous sert et nous convient depuis la création de la ferme.

Les avantages d’avoir un atelier horticole à la ferme

Et puis il y a de nombreux avantages à faire ses propres plants. D’abord, lorsque des plants arrivent à maturité un peu plus tôt ou tard que prévu, nous les voyons pousser sous nos yeux et nous pouvons donc anticiper mieux nos prises de décisions et adapter notre progammation de travail du sol, de préparation des plantations.

Ensuite, faire nos propres plants nous protège sur le plan sanitaire. Les risques de faire entrer sur la ferme une maladie ou un ravageur avec la graine est beaucoup plus faible qu’avec le plant. Nous sommes par exemple beaucoup mieux protégé contre une invasion de Tuta absoluta sur les tomates.

On peut noter également la dimension écologique de ce choix. Si les plants achetés sont livrés par camion plusieur fois par saison en fonction du calendrier de plantation fixé par le maraîcher, les semences, elles, nous sont envoyées par la poste et notre terreau est expédié une fois tous les ans voir tous les deux ans : moins de transport de produits moins lourds et volumineux = moins de CO2

Enfin, économiquement, si l’atelier est bien rationalisé, la différence n’est pas énorme. Il est probablement qu’à y regarder de très près, l’autoproduction soit plus chère mais la qualité et le confort de cette démarche l’emporte sur l’achat de plants.

Pour aller plus loin : produire ses propres graines ?

Pour boucler la boucle de ce cercle vertueux, l’idéal serait de produire nos propres semences paysannes. C’est ce que nous faisons pour une partie de nos légumes, en l’occurrence pour certaines variétés de tomates et de choux.

Si cette production de semences représente un idéal pour nous, nous n’avons néanmoins pas encore suffisamment de recule et d’expérience pour en produire l’intégralité. La qualité de la semence est encore trop importante pour nous, l’acheter à des semenciers nous sécurise.

Nous espérons à l’avenir en produire de plus en plus nous-même en nous assurant leur qualité et de leur quantité, affaire à suivre !

A ce sujet si la production de semences vous interesse en tant qu’amateur ou que professionnel, nous vous recommendons la lecture de Récolter ses propres semences – Manuel de culture de graines légumières de Frank Adams aux éditions Nature et Progrès Belgique. Vous y retrouverez tous le repères et les techniques de production, du semis du porte-graine au séchage et à la conservation des semences ainsi que des fiches techniques récapitulatives par légumes. Le tout est très bien fait.